En ce printemps 2015, l’espace aérien du septentrion de l’Europe est réservé aux militaires. De grandes manœuvres s’y déroulent. L’opération Arctic Challenge Exercice 2015 déploie les forces militaires aériennes de cinq pays de l’OTAN, les États-Unis, la France, la Grande-Bretagne, la Norvège et les Pays-Bas ainsi que trois pays n’appartenant pas à l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord, la Suède, la Suisse et la Finlande.
115 avions des différentes armées de l’air représentées joueront les Baron rouge en simulant des attaques contre une aviation ennemie… la russe, bien évidemment. Grand meeting aérien guerrier donc, qui se déroule en grande partie en Suède, mais aussi en Norvège et en Finlande.
Une « coopération » militaire pour le moins surprenante eu égard au peu d’intérêt en général qu’ont les Suédois de se rapprocher de l’OTAN. À terme, la Suède devrait – les politiques de tous bords, sauf les Verts et la Gauche, font tout pour cela – intégrer l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord et ainsi limiter la ligne de neutralité à géométrie variable dont elle s’est toujours enorgueillie. Ces manœuvres militaires ne sont pas du goût de tout le monde et notamment des Samis, du secteur du tourisme ainsi que des organisations pacifistes. Mais quel poids ont-ils face au gouvernement et à l’état-major ? La tension qu’impose la Russie dans la région suffit à elle seule à justifier n’importe quelle manœuvre, fut-elle militaire ! Que ne ferait-on pas pour le « maintien de la paix » comme appellent les militaires ce type d’opération !