En encourageant la délation parmi ses fonctionnaires, l’État est loin de se comporter en institution citoyenne exemplaire. Comment est-on arrivé à cette extrémité d’État quasi policier qui peut conduire à la désobéissance civile ?
Aux manettes de l’État depuis 2022, la coalition de centre-droit (Conservateurs, Libéraux et Chrétiens-démocrates) épaulée par la formation d’extrême droite des Démocrates (sic) de Suède (SD), avait décidé en début de mandat, en adéquation avec les accords de Tidö, de restreindre de manière musclée l’immigration dans le royaume. Mesures qui passent par une expulsion plus conséquente des sans-papiers, une limitation du regroupement familial, un durcissement des conditions d’accès au statut de réfugié, etc., etc. Mais, apparemment cela ne suffit pas pour la droite extrême qui met la pression sur le gouvernement pour accélérer la mise en place de son obsession migratoire ! D’où la proposition de loi qui devrait obliger les fonctionnaires à dénoncer les immigrés sans-papiers dès lors qu’ils seront en contact avec leurs services. Le problème, pour le gouvernement, c’est que les fonctionnaires sont vent debout contre cette loi qu’ils estiment scélérate. À quand une désobéissance civile citoyenne ?
L’extrême-droite, forte de sa poussée aux dernières élections (deuxième parti de Suède) prend de l’assurance pour imposer ses idées sur un ton de plus en plus péremptoire. Ainsi, lorsque la presse suédoise a révélé que la com’ des SD avait recours à des fermes à trolls pour diffuser de fausses informations sur l’opposition voire contre « ses » alliés, le chef de file du parti des SD, Jimmie Åkesson, au lieu de se défendre ou de nier est passé à l’offensive en attaquant les soi-disant responsables du dénigrement de son parti, de la désinformation flagrante, des allégations mensongères, en un mot, en s’en prenant aux gaucho-libéraux. Il utilise en fait, la méthode de Trump qui vise à inverser la réalité des faits tout en en se posant en persécuté. Et les « gogos » de s’y laisser prendre !
Crédités de 20 % d’intentions de vote, les SD devraient gagner un siège de plus au Parlement européen (ils en ont actuellement trois). La Suède compte 21 députés européens.