Le proverbe selon lequel : « Tout vient à point à qui sait attendre », conforte une fois de plus son bon sens. La Suède a eu beau trépigner, s’indigner, en faire des tonnes, elle a fini par entrer dans l’OTAN quand son temps était venu après que la Hongrie, dernier pays à donner son aval à sa participation à l’Alliance atlantique, a finalement ratifié l’acte. Après plus de 200 ans de neutralité, la Suède s’aligne en rejoignant l’OTAN. Elle en a fait couler de l’encre cette adhésion entamée il y a deux ans après que la Russie a déclaré la guerre à l’Ukraine.
Et qu’en pense le Suédois lambda ? Indépendamment du fait qu’il n’a pas eu voix au chapitre, il reste partagé. Certes, l’union fait la force, mais la maxime populaire, « ensam är stark » (seul est fort), paradoxalement solidement ancrée chez les Suédois, est en porte-à-faux avec le principe d’association et de communauté de vues engendrant la puissance d’un groupe. En terme de ressenti, l’appartenance à l’OTAN est à comparer avec celle de l’entrée de la Suède dans l’Union européenne en son temps (1995) : mitigée. Il y a de la nostalgie dans l’air. On ne quitte pas d’un claquement de doigt la neutralité et le sentiment d’être un modèle ! Les Suédois s’estiment encore farouchement indépendant de toute ingérence ou influence étrangère. Et puis, et surtout, ça coûte une blinde et, ça, les Suédois, plutôt pingres, y sont très sensibles… Ainsi, en devenant le 32ème membre de l’Organisation du traité de l’Atlantique nord, le royaume a définitivement largué les amarres de l’unicité et de l’exclusivité.
La Suède appartenait officieusement à l’OTAN, elle y est désormais officiellement. Passer de pacifiste de papier à belliciste affirmé, il y avait un grand pas que la Suède a finalement franchi. Fermez le ban !