Entre des traces de cocaïne trouvées dans les toilettes du Parlement, la fin de la gratuité du café dans les entreprises publiques lors des pauses et l’arrêt des financements des associations pacifistes par le gouvernement de centre-droit, il n’y a aucun point commun sinon que tout finit par se déliter…
Pour la coke, c’est un journaliste du grand quotidien suédois Aftonbladet qui a « découvert » des traces de cette drogue dans quatre des toilettes des différents partis représentés au Parlement en passant une lingette de détection de cocaïne sur les plans vasques de ces lieux d’aisance. Ainsi, les toilettes des permanences parlementaires des Sociaux-démocrates, des Démocrates de Suède, de la Gauche et des Libéraux présentaient des traces de cocaïne. Le journaliste n’a pas « visité » celles des Modérés et des Chrétiens-démocrates…
À leur décharge, les représentants des partis incriminés se défaussent sur les éventuels visiteurs qui utilisent leurs gogues. Dans un pays où la tolérance aux drogues est zéro, l’hypocrisie reste en ligne !
Les temps sont durs. Communes et établissements publics en général sont désormais tenus de faire des économies (leitmotiv qu’on entend assez régulièrement, non ?). C’est sur le café (boisson) que ces institutions ont décidé de donner un coup de rabot mesquin. Les Suédois raffolent de leurs pauses café, leur fameux fika où ils sirotent leur cher (!) breuvage (les Suédois boivent en moyenne 7,6 kg de café par an, 12 kg pour les Finlandais). Jusqu’à présent, il était gratuit, il sera dorénavant payant. Sale coup pour la convivialité.
Il n’y a pas encore si longtemps, la Suède, neutre, s’affichait comme une nation pacifiste (bien que 12ème marchand d’armes dans le monde). L’appartenance à l’OTAN ajouté au contexte de la guerre en Ukraine ont radicalement changé la donne. Au point que les autorités politiques à la manœuvre ont décidé de supprimer les subventions qu’elles accordaient depuis toujours aux organisations pour la paix. Haut le cœur chez les militants pacifistes qui ne se peuvent se résoudre à la démarche singulière du gouvernement.
La plus ancienne de ces associations Svenska Freds för skiljedomföreningen, l’Association suédoise pour la paix et l’arbitrage, 140 ans au compteur et quelque 10 000 membres, ne sait pas comment elle va compenser les subsides qu’elle percevait de l’État (2,7 millions de SEK, 260 000 €). Déclarer la guerre à l’État ! Si vis pacem para bellum !