Inouï ! La gent de robe sacerdotale a failli se mettre en grève en Suède ! Qui se serait alors occupé des âmes en déshérence ? Le fonctionnariat domestique, généralement docile dans le clergé suédois, aurait laissé place à la lutte finale ? Les syndicats n’étaient pas contents de la manière dont l’institution voulait, à terme, traiter les officiants et tenaient à le faire savoir. Retour en forme de coup de sabre et de goupillon sur une situation cléricale qui reste, malgré tout, hautement incertaine.
Le torchon brûlait donc entre le « patronat » suédois de l’église luthérienne et les marguilliers d’icelle. L’Église de Suède souhaitait instaurer de nouveaux accords collectifs, les syndicats ne les voulaient pas au rabais. Comme on connaît ses saints… Les ecclésiastiques avaient beau jurer leurs grands dieux qu’ils n’avaient que de louables intentions (hors de l’église, pas de salut !), les gardiens, chaisiers, bedeaux et autres diacres redoutaient la tonsure et tenaient à faire savoir qu’ils ne quémandaient pas l’aumône !
L’Église de Suède a perdu bon nombre de ses ouailles depuis que l’État et l’église se sont séparés en 2000 (quelque 1, 6 million). C’est autant de manque à gagner pour l’impôt clérical. Et qui va assurer, entre autres biens de l’église, l’entretien des 3 400 églises que possède l’institution ? Va-t-il falloir multiplier les paniers à quête, lancer de nouvelles applications pour la quête électronique, forcer le denier et les dons ?
Mais… oh ! Miracle ! Mitrés en chef et syndicats ont finalement trouvé un accord mettant ainsi fin à la menace de grève. Les églises resteront ouvertes et les services qui vont avec pourront se dérouler comme à l’accoutumé. On est prié de se recueillir sur cette sainte intervention de la sagesse et en se demandant qui va rédimer l’autre !