Les Sami et les Suédois ne sont pas prêts de s’entendre. Leurs différends ne datent pas d’hier et ce n’est pas demain la veille qu’ils se résoudront ! Dernier écueil en date de leur relation tourmentée, un projet minier en terre Sápmi dont le gouvernement vient de valider l’exploitation en devenir. Pour l’apaisement, on repassera !
Le sous-sol du nord de la Suède regorge de minerai de fer. Le royaume produit déjà quelque 93 % des besoins en acier de l’Europe, alors pourquoi en extraire encore et de surcroit dans les territoires Sápmi ? Logique capitaliste implacable ! Mais qu’en tirent les Sami ? Non seulement rien, mais, en plus, ces exploitations minières abîment dangereusement et durablement leur environnement pastoral (pâturages pour les rennes), d’où leur courroux pour ne pas dire plus (les Sami sont probablement le seul peuple au monde à n’avoir jamais fait la guerre à quiconque !).
Retour sur la position de la Suède eu égard aux Sami.
Le royaume a participé à la fin des années 1980 à l’élaboration de la convention relative aux peuples indigènes et tribaux. Convention 169 du Bureau International du Travail adoptée en 1989. Les dirigeants suédois ne l’ont cependant jamais (ou pas encore) ratifiée. Tant que cela n’est pas fait, les Sami sont chez les Suédois et pas l’inverse. En 1993 le gouvernement suédois retire aux Sami le droit d’administrer la chasse et la pêche sur leurs territoires pastoraux qu’il leur avait accordé auparavant. Les Sami attaquent l’État en justice et, finalement, la Cour suprême reconnaît que les Sami peuvent exercer ce droit exclusif d’administration du territoire Sápmi. Toutefois, en réalité, quels droits ont-ils en matière économique des ressources sur leurs terres ancestrales ? Aucun, puisqu’ils ne sont pas reconnus aux termes de la Convention. Certes, les Sami sont dotés d’un parlement (fantoche !), le Sametinget, qui traite des questions liées à la culture, la défense de langue sami et autres issues folkloriques, mais sur les sujets régaliens, pas question d’en laisser un iota aux autochtones.
Il manque pour l’instant quelques autorisations d’instances officielles avant que la compagnie minière britannique Beowulf Mining commence à exploiter la mine à ciel ouvert de Kallak (Gallok en langue sami), mais vu qu’elles sont favorables au projet, les rennes devront trouver d’autres pâturages et les Sami pleurer sur les entailles irréversibles faites aux entrailles de leurs terres.