On ne peut être partout à la fois ! Les Suédois sont en train d’en faire l’amère expérience. Il faut dire que la situation géopolitique à la fois en Ukraine et au Mali n’est pas des plus rassurantes. En Ukraine, Poutine menace d’envahir le pays et au Mali, les djihadistes et le pouvoir en place posent de gros problèmes à la force opérationnelle Takuba et à la MINUSMA (la mission multidimensionnelle intégrée des Nations Unies pour la stabilisation au Mali, ouf !). Au Sahel, les Suédois participent aux deux opérations à hauteur de quelques centaines d’hommes.

Récemment, la ministre des Affaires étrangères suédoise, Anne Linde, a fait savoir que le royaume ne renouvèlerait pas le mandat d’un an des troupes suédoises au sein de la Takuba. La raison ? Peur de représailles ou plutôt selon toute probabilité, le fait que les Suédois ne voudraient pas se retrouver nez à nez avec les mercenaires russes du groupe Wagner, cette milice privée très proche du Kremlin appelée à la rescousse au Sahel par les nouveaux maîtres militaires du Mali. Mieux vaut éviter l’ours russe, l’ennemi de toujours ! Le torchon continue de brûler entre ces deux potentiels belligérants !

La menace prononcée par la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères Maria Zakharova à propos d’une éventuelle et hypothétique adhésion de la Suède à l’OTAN qui aurait « des conséquences politiques et militaires graves » ainsi que la présence de barges de débarquement russes près l’île de Gotland dans la Baltique ont ranimé l’humeur belliqueuse suédoise contre la Russie.

Pour répondre à ces « provocations menaçantes » dans la Baltique, l’armée suédoise a dépêché des renforts sur l’île de Gotland. Ainsi, une centaine de soldats, des chars et des véhicules blindés sont venus apporter leur soutien aux 350 hommes stationnés sur l’île depuis janvier 2018, après que le royaume, suite au comportement hégémonique des Russes en Crimée, notamment, a décidé de réarmer. Sur fond de bruit de bottes, on renoue avec la guerre froide, c’est cyclique !