La fonction de chef de gouvernement en Suède remonte à 1876. Depuis cette époque, 33 hommes se sont succédé à la tâche suprême de Premier ministre. Bouleversement pour le 34ème de la lignée qui est… une femme, Magdalena Andersson inaugure le job. Sa nomination ne s’est pas fait sans mal (voir d’humeur interchangeable). L’ex ministre des Finances du gouvernement de Stefan Löfven a finalement accédé au poste après avoir été adoubée par le Riksdag, le Parlement (la Diète).
Ainsi, Mme Andersson est la première femme à occuper la fonction. Surprenant, dans un royaume où l’égalité et la parité sont des vertus quasi cardinales. Les voisins nordiques ont déjà depuis longtemps eu à faire avec leurs premiers ministres femmes.
Est-ce que l’élection de la nouvelle patronne du gouvernement va changer les choses ? Une réponse de Normand s’impose. Magdalena Andersson est plus politique que Stefan Löfven qui était probablement plus enclin à la négociation qu’elle. La nouvelle cheffe est plus tranchante, plus fonceuse et sans doute plus « brutale » que son prédécesseur. Ne l’appelait-on pas le « bulldozer » aux Finances où elle n’a jamais démérité !
Le problème que Magdalena Andersson va devoir immédiatement affronter : gouverner avec un budget concocté par les Conservateurs, les Chrétiens démocrates et la droite extrême des Démocrates de Suède. Il faudra tenir jusqu’aux prochaines élections générales de septembre 2022. Sans être insurmontable, le défi reste de taille ! Le gouvernement de M.A. (Dalton !) devra être dirigé au coup par coup et au cas par cas en s’appuyant sur les formations qui voudront bien le soutenir sur des dossiers précis. Hasardeux !
Femme à poigne, Magdalena Andersson ne devrait pas s’en laisser compter. Seul souci, la formation des Sociaux-démocrates se réduit au fur et à mesure des scrutins et des années. Le parti reste en tête des formations politiques avec quelque 25 % des intentions de votes, talonné par les Modérés et surtout les Démocrates de Suède dont le chef de file, Jimmie Åkesson estime qu’il pourrait devenir Premier ministre si d’aventure son parti arrivait en tête lors des prochaines législatives ! Non, décidemment, la Suède ne se ressemble plus !