Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur vertement verte…

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Des algues vertes pour nourrir les vaches à l’acier vert pour construire des automobiles, le lâcher de CO2 en Scandinavie n’a qu’à bien se tenir… mais, avant les retombées vertes bénéfiques pour le climat, il y a probablement du pognon à se faire !

Babar dans son costume d’une agréable couleur verte était, sans le savoir, écolo avant l’heure. Une sorte de Mr Jourdain, précurseur de l’environnement. Aujourd’hui, le vert est le passage et le coloris obligés pour avoir l’honneur de l’estampille écologique. Et dans certains secteurs d’activités, ça se bouscule pour aller vers le vert du plafond de verre à l’envers de la vertitude…

Commençons donc par les ruminants, les vaches, qui nous causeraient de gros problèmes en terme de lâcher de méthane via leurs éructations. Le rot des ruminants répondrait pour 4 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre! Quasiment autant sinon plus que ce que déversent tous les avions en un an ! Elles veulent nous gazer ou quoi ?

On rote ! Et alors ?!?

Pour tenter de réduire ces effets nocifs sur l’environnement, une start-up suédoise sise sur la côte ouest du royaume, à Lysekil, au nord de Göteborg a monté une usine pour produire des algues qui serviront de complément au fourrage aux bêtes.

Asparagopsis taxiformis est une algue qui permet de réduire les émissions de méthane produits par les bovins. Mélanger aux aliments (2 à 5 %), l’algue contribue à éradiquer 90 % des émissions de méthane ! Et apparemment, ce changement de régime alimentaire n’a pas d’incidence sur la digestion, le goût du lait ou de la viande. Bingo, faites sautez le roteux !

Asparagopsis taxiformis

Volta Greentech, l’entreprise en charge de la production des algues dans des bassins d’eau de mer chauffée sous lumière artificielle dans des unités couvertes a démarré son activité en mai dernier. En 2022, une deuxième unité devrait voir le jour qui va réellement booster l’industrialisation de la production. Ce sera, d’après les responsables de Volta Greentech, la plus grande unité de production d’algues au monde… évidemment ! Et si on laissait les vaches paître, ne seraient-elles pas mieux garder ?

Encore une de ces idées pour faire diversion et détourner l’attention des exactions commises par les vrais pollueurs de la planète ? Mais ce serait sans doute de voir le mal partout !

Pour ce qui est de l’acier fabriqué sans énergie fossile, l’idée est autrement plus trempée ! La fabrication de cet alliage de fer et de carbone (jusqu’ici) répond pour 8 % des émissions de gaz à effet de serre. Pour atteindre la fameuse neutralité carbone à l’horizon 2045, il ne suffit pas uniquement de le rabâcher à longueur d’éditos, il faut surtout passer aux travaux pratiques en mettant les mains dans le cambouis, c’est pourquoi la compagnie minière LKAB, le sidérurgiste SSAB et l’énergéticien Vattenfall, tous suédois, ont formé un consortium en 2016, HYBRIT, qui vise à produire de l’acier décarboné. Quèsaco ? De l’acier « vert ».

SSAB Luleå

Ainsi, de l’extraction du minerai à la production des brames d’acier, c’est toute la chaîne qui est partie prenante à la décarbonation. Une chaîne de production quasi vertueuse, respectueuse de l’environnement… Pour faire court, disons que l’hydrogène va remplacer le coke dans la fabrication de cet acier désoxydé. Hydrogène produit par électrolyse de l’eau. Les fours étant à arc électrique. Une révolution dans le domaine… mais dont bon nombre de questions n’ont pas encore de réponses ! Quid de l’entreposage de l’hydrogène, produit ô combien inflammable et grosse incertitude sur la fourniture accrue en électricité…. pour ne nommer que ces deux-là… La production industrielle devrait être effective à partir de 2026.

L’extraction du minerai de fer (Kiruna) et la production d’acier (Luleå) sont des activités extrêmement gourmandes en électricité. Qu’à cela ne tienne, la fée électrique provient de deux sources régionales : hydroélectrique et renouvelable (deux bons élèves énergétiques).

éponge de fer

Le constructeur de véhicules Volvo a déjà utilisé des plaques d’acier « vert » de l’aciérie pilote de Luleå. Volvo qui compte sur une neutralité carbone en 2050.

Pour la rentabilité de l’acier sans énergie fossile, il faudra sûrement être plus performant, mais bon, 2045, ça laisse un peu de marge pour trouver des procédés moins énergivores ! Et puis, les quotas de CO2, ces droits à polluer, ne sont pas faits pour les chiens. La Suède y a déjà recours. Privilège des pays riches…

Le vert est dans le fruit ?

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