Gloutons de Suède, l’état de conservation de votre espèce est maintenu, soyez-en rassurés et bâfrez en paix ! En effet, selon l’Agence suédoise de protection de la nature, le royaume compterait actuellement 687 carcajous. Le seuil de préservation étant de 600, tout va donc bien pour Gulo gulo. Espèce menacée s’il en est, la population de gloutons n’a pas apparemment pas variée depuis l’an dernier dans cette partie de la Scandinavie. Il doit donc y avoir quelques descentes-de-lit de plus !
Gulo gulo, la survie…
Animal extrêmement farouche, on est en droit de se poser la question de savoir de quelles méthodes disposent les zoologistes pour son recensement. Algorithme ou repérage scientifique d’homme à bête ? Ces spécialistes ont recours à des caméras, à des tests ADN, au repérage de traces dans la neige, dans la taïga, bref, entre le doigt mouillé et la modélisation probabiliste des effectifs !
Résultat, 87 gloutons au-dessus du seuil de menace d’éradication de la race. Il y a donc de l’espoir ! La Norvège ne compte 63 Gulo gulo et la Finlande environ 300. Le glouton n’a qu’à compter ses abattis…
Toujours dans le bestiaire, le Danemark a décidé d’occire tous les visons d’élevage du royaume. Environ 17 millions de mustélidés (même famille que le glouton, tiens, tiens !) passeront de vie à trépas. Et pourquoi ce carnage ? Parce que quelques visons ont été contaminés par une version mutée du Sars-CoV-2, le virus responsable de la pandémie de Covid19. Ces animaux ont à leur tour contaminé 12 Danois. Aux dernières nouvelles leurs fourrures ne seront pas récupérées, vu qu’ils seront tous incinérés. On est prié de le croire… En Suède aussi, quelques fermes à visons ont été touchées par le mutant, mais les autorités de santé ont pris le parti de ne rien faire. Il faut savoir qu’en cette saison de l’année, les « éleveurs-producteurs » de visons abattent les animaux pour leur fourrure. Et comme c’est 80 % de la « production » qui finit chez le tanneur, point n’est nécessaire de paraître inhumain vis-à-vis de ces pauvres bêtes élevées en cage.
… la peau qui change de bête !
L’hypocrisie a encore de l’avenir. Plus personne ne porte de vison dans les pays nordiques, le politiquement correct y ayant fait son chemin (plus un fourreur en vue), en revanche, ça s’exporte plutôt bien, alors pourquoi se gêner sans se faire dépouiller !
PS. le 10 novembre, le gouvernement danois a fait marche arrière. Les visons ne seront finalement pas « détruits ». Dommage pour 2,5 millions d’entre eux dont les éleveurs zélés n’ont pas attendu le contrordre.
PS bis. Finalement, les 14 millions de visons qui devaient être épargnés ne seront pas graciés. L’humanisme a ses limites. Les valses hésitations du ministre de l’agriculture (un jour on exécute tous les visons, un jour on les épargne pour mieux les décimer le surlendemain) l’ont finalement poussé à la démission.