À tu et à « toit » sur les hauteurs de la « capitale de la Scandinavie » !
Le pied sûr, pas de tendance au vertige, un certain sens de l’équilibre et un tantinet d’intrépidité, conditions sine qua none requises pour s’oser la balade sur les toits de l’ancien parlement suédois sur l’îlot de Riddarholmen, au centre de Stockholm. Un parcours de « santé » pour découvrir la ville et prendre de la hauteur…
Vu du parvis, le bâtiment en impose par sa masse, pas nécessairement par sa hauteur… perché sur le toit, il en va différemment.
Le groupe (une dizaine de cobayes) se rassemble au pied de la statue de Birger Jarl (le sénéchal qui fonda Stockholm) près de l’église de Riddarholmen (tombeau des souverains suédois, sorte de pendant de la basilique Saint-Denis en France).
Les guides présentent la balade et y vont des consignes de sécurité et de leurs conseils. On sent qu’il faut rassurer. Direction les combles de feu le Parlement. Là, on s’harnache, casque, harnais. Et nous voilà sur les toits. Distribution d’une laisse à accrocher au harnais. Elle est munie d’un mousqueton qu’on enclenche sur un rail parallèle à la passerelle de toiture (pas de main courante !). Notre cordon de sécurité si d’aventure le vide nous happait ! Et c’est parti, à la queue leu-leu sur ce « chemin » de toit d’une largeur d’une trentaine de centimètres. Quelques hâbleurs nous la jouent cool, les autres serrent les miches. C’est que c’est haut, là-haut ! Surtout regarder au loin, c’est moins impressionnant que de se mirer les pieds… et plus sûr. Une petite demi-heure pour faire le tour du bâtiment avec des escaliers à descendre et à escalader, pas toujours évident. Personne ne s’est retrouvé au bout de sa ficelle (c’est arrivé !). Tout le monde sain et sauf, heureux d’avoir participé à un « exploit ».
Créer le buzz avec pas grand-chose, c’est aussi une spécialité made in Suède.
PS À l’origine, vers 1200, ce sont des Franciscains (appelés pénitents gris en suédois) qui occupent l’île. Ils y construisent une église et un monastère. 1527, le Recès de Västerås contraint les moines à abandonner leur cloître à la couronne. Il sera transformé en hospice. La Réforme de Gustav Vasa, outre d’imposer à terme le luthéranisme, renforce le pouvoir central de l’État. En 1576, Johan III en fait une école de théologie dont l’objectif est à terme de réintroduire le catholicisme. Vite fermée, elle accueille alors la soldatesque, puis des détenus, des orphelins, puis de nouveau une école…
1886, création d’un parlement bicaméral qui décide de réaliser un bâtiment pour l’accueillir. Il sera achevé en 1905. Un autre édifice contigu dont la magnifique entrée donne sur l’eau sera inauguré en 1911.
Aujourd’hui, l’ancien parlement abrite la Direction nationale du commerce, une institution mise en place par la reine Christine et qui remonte à 1651.