Ils en ont combien des galions enfouis au fond de la Baltique, les Suédois ? Pas une année sans que des plongeurs ne remontent des plats-bords, des bittes, des étambots, des lisses et autres varangues des profondeurs des eaux sombres de cette mer semi-fermée. Une vingtaine de milliers d’épaves sont répertoriées. Et, apparemment, il en reste encore de nombreuses à découvrir.
Dernière retrouvaille en date, un vaisseau du XVIIème dans le port de Karlskrona, sous le musée de la Marine construit à la fin des années 1990. La présence du navire était connue mais il n’avait jamais été identifié. C’est désormais chose faite. Il s’agit du Printz Carl, un vaisseau de guerre construit en 1684 qui a participé à des batailles navales illustres et notamment lors de l’expédition contre le royaume du Danemark en 1700. Il se distinguera à la bataille de Møn en 1710 mais pas à celle de Fehmarn en 1715. Armé de 86 canons, le Printz Carl (50 m de long sur 12 de large) disposait de 100 hommes d’équipage et de 500 soldats (on imagine la promiscuité !).
300 ans sous l’eau et, pour ce qu’il en reste, pratiquement intact. Et tout ça grâce à l’absence du taret, ce mollusque qui boulotte les bois et qui, par chance, ne peut pas survivre dans la Baltique, vu le manque de salinité de ses eaux.
Pour mettre en valeur la multitude d’épaves de la Baltique, un musée ouvrira ses portes à Stockholm (à côté du musée Vasa) en 2020. Il se dénommera VRAK (épave en suédois) [Museum of Wrecks en grand breton]. Comment ne pas attirer le chaland !