Circumpolaire

Une actu décalée de la Suède

D’humeur promotrice…

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F!, lire F… I…, signifie Feministiskt initiativ en suédois, à savoir, Initiative féministe en français, un parti politique qui a été créé en 2005.

Cette formation n’a jamais récolté les 4 % nécessaires pour siéger au Parlement suédois, le Riksdag. Ce qui ne l’empêche pas d’y croire et de mener campagne pour les élections législatives de septembre 2014. Son principal handicap : l’argent… et peut être aussi une certaine crédibilité auprès des électeurs.

Retour sur l’initiative et, pour faire court, retour sur Gudrun Schyman et trois autres militantes des droits des femmes qui décident en 2005 de créer F! (notez le point d’exclamation). Le parti ne fera jamais de carton aux différentes élections, par surcroît, les fondatrices, très vite, se crêpent le chignon, seule Gudrun, opiniâtre, reste finalement à la tête du mouvement. Gudrun Schyman n’est pas née de la dernière, c’est une dure à cuire. Elle a été secrétaire générale du parti de Gauche, les ex communistes, pendant 10 ans. Elle a réussi durant cet intervalle à faire prendre un virage féministe à cette formation d’anciens marxistes-léninistes ! Députée, elle sera tenue de démissionner du Parlement pour fraude fiscale (elle vivait loin, très loin des idéaux du parti. Elle joue perso et ne s’en cache pas). Se maintenir coûte que coûte (c’est le cas de le dire) en politique, c’est son objectif et le grand dessein de sa vie.

Provocatrice, elle l’est quand ça l’arrange. Lors des dernières législatives, il y a quatre ans, elle avait, durant la campagne, brûlé en place publique sur un brasero de barbecue, 100 000 couronnes en billet de 500 et de mille. Une largesse d’un généreux donateur. C’était, selon elle, pour dénoncer les écarts de salaires entre les hommes et les femmes. Elle n’a jamais été poursuivie pour cet acte car détruire des billets de banque n’est pas illégal en Suède. La symbolique avait toutefois frappé les esprits. Aujourd’hui, elle bat de nouveau la campagne pour tenter de remplir les caisses sempiternellement vides du parti.

Et que veut ce parti ? Le parti, on ne sait pas trop, mais Gudrun sait, elle, ce qu’elle veut. Revenir en politique pour redevenir parlementaire (sa formation a réussi à se faire expédier à Bruxelles aux dernières élections européennes où elle peut désormais faire de l’entrisme et se battre contre l’existence même de l’Europe. À cet égard, il faut reconnaître que son parti n’est pas le seul en Suède, les Sociaux-démocrates, les Démocrates suédois et la Gauche sont aussi de grands europhobes. Envoyer des politiques à Bruxelles résolument contre l’Union européenne semble être devenu un sport dont se délectent les Suédois, peu enclins à céder quoi que ce soit de leur sacro-sainte souveraineté.). Les chances de Gudrun de retrouver un fauteuil dans l’hémicycle suédois ? Somme toute assez faibles compte tenu de l’émaciation de son programme.

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