Chaque année à même époque, chasseurs de loups et défenseurs de la nature s’empoignent. Les premiers, éleveurs de rennes et de moutons surtout, exigent qu’on abatte cette vermine que sont à leurs yeux les loups. Les seconds, citadins pour la plupart, piochent dans les arcanes du droit pour sauver les carnivores. Les amis des bêtes ont partiellement réussi. La justice suédoise (tribunaux administratifs) s’est en effet prononcée pour un abattage limité à 14 loups cette année au lieu de la quarantaine prévue. Encore trop diront certainement certains !
Le loup fait débat en Suède. Après avoir été pratiquement éradiqués, des loups sont réintroduits dans le royaume au début des années 1970. On en compte aujourd’hui quelque 400 répartis sur tout le territoire, nettement plus au nord qu’au sud. La première campagne de chasse au canis lupus remonte à 2010. Il y en aura une autre en 2011 et enfin une troisième en 2015. Total de loups tués durant les trois campagnes dites de régulation de l’espèce : 90. Sachant qu’entre 1996 et 2011, sur les 196 loups autopsiés (mort naturelle, braconnage, empoisonnement, exception faite des loups chassés légalement, etc…) 11 % portaient des traces de balles. Et dire que le loup est protégé en Suède depuis 1966 !
Jusqu’en 1965, une prime était versée aux chasseurs qui abattaient des loups. Une volonté d’exterminer l’espèce qui ne disait pas son nom.