Le ton monte entre la Suède et la Turquie. Les propos diplomatiques ont fait place à un vocable nettement plus musclé et clairement moins châtié. En l’état, pour la Turquie d’Erdogan, l’adhésion de la Suède à l’OTAN n’est pas pour demain. Pour les Suédois, la surenchère au chantage des exigences du sultan d’Ankara commence à bien faire. L’accord d’amitié a fait place à des relations tapageuses. Mais qui a le plus à perdre ? Malheureusement, la Suède. Son État de droit et sa liberté d’expression ne font pas le poids face à la tournure des événements eu égard au blasphème commis par un extrémiste de droite dano-suédois qui a brûlé un Coran devant l’ambassade de Turquie à Stockholm. Mais qu’a à voir l’appartenance à l’OTAN au film ? La Suède se retrouve peu ou prou dans la même situation que le Danemark lorsque le journal Jyllands-Posten avait publié en septembre 2005 des caricatures de Mahomet. L’amalgame est toujours de mise.

De l’entrée éventuelle de la Suède dans l’OTAN contrariée par le veto turc, on se retrouve avec un royaume scandinave face à la vindicte d’un monde musulman en ébullition pour outrage à l’Islam. Une tout autre dimension, nettement plus délicate à résoudre. L’appel au boycott des produits suédois ne va pas arranger les affaires du royaume. Le nouveau gouvernement d’Ulf Kristersson a fort à faire pour louvoyer entre tous ces écueils. Son ministre des Affaires étrangères, Tobias Billström, vient de reconnaitre qu’un timeout (une pause,) comme au hockey, était de facto nécessaire. En gros : le processus d’adhésion est au point mort, arrêtons le turco-bashing ! Pour sa part, le raïs Erdogan continue de souffler le chaud et le froid. Il a même lancé qu’il accepterait l’idée d’une adhésion de la Finlande à l’OTAN sans celle de la Suède, histoire de semer un peu plus la zizanie. Bref, et comme à l’habitude, un différend qui se règlera via l’intervention des US of A qui finiront par siffler la fin de la partie !