Animal on est mal… chantait Gérard Manset en 1968 ! Ça ne s’est pas arrangé, à preuve, en Suède, entre le braconnage d’anguilles qui pousse à la démission du bras droit du Premier ministre à une baisse très marquée de la présence des brochets dans la Baltique qui menace à terme son écosystème en passant par l’autorisation de la chasse au loup pour quelque 75 bêtes, le bestiaire de cette année 2023 démarre très fort ! La gent animale n’a qu’à bien se tenir, la gent humaine n’étant apparemment pas prête à lui faire de cadeaux mais plutôt la peau…
L’anguille est protégée en Suède. À part les incontournables exceptions accordées à des pêcheurs professionnels, on ne la pêche en principe pas. Cela laisse la place au braconnage. Les Suédois ne sont pas plus vertueux que d’autres, d’autant que l’anguille est un poisson très apprécié dans le royaume. On la déguste surtout fumée lors des fêtes de Noël et de Pâques. Menacée d’extinction, le Fonds mondial pour la nature (WWF) appelle à ne pas la consommer. Cela n’a pas empêché un conseiller politique proche du Premier ministre suédois de poser ses nasses et de remonter quinze Anguilla anguilla. Le problème, c’est qu’il n’a pas voulu le reconnaître. En vraie anguille, il s’est faufilé en s’empêtrant dans ses filets mensongers pour finalement admettre le délit. Conséquence : direction la sortie.
Pour rester dans l’halieutique, le prédateur suprême de la Baltique, le brochet, est en nette régression le long des côtes de cette mer semi-fermée. Les spécialistes avancent comme raison la présence de plus en plus nombreuse de phoques gris et de cormorans. Résultat, l’épinoche s’installe (elle servait de farine de poissons dans les années 1970 en Suède), et les poissons brouteurs disparaissent. Aubaine pour les algues filamenteuses dont personne ne raffole pour occuper les fonds marins. L’écosystème s’appauvrit, et nous aussi !
Reste le loup des loups. L’autorisation par l’organisme suédois chargé de la défense de la Nature d’abattre 75 loups pour la saison 2023. Les opposants à l’abattage râlent, les partisans jubilent mais trouvent que ce n’est pas suffisant. Il y a actuellement quelque 460 loups en Suède (540 en Scandinavie). Leur population est continuellement en hausse depuis les années 1980 mais le risque de consanguinité est énorme (40 %). Les scientifiques appellent à la raison pour une bonne conservation de l’espèce. Gros dilemme ! Les bêtes n’ont pas que des amis !