Une nouveauté dans le gouvernement d’Ulf Kristersson : l’abandon de la politique étrangère féministe. Margot Wallström doit être fumasse. Elle était à l’origine de ce concept fumeux quand elle était aux manettes des Affaires étrangères. Il faut dire que ce qualificatif audacieux n’a pas réellement aidé à changer la face de la diplomatie mondiale !
On se souvient de la sortie de Mme Wallström au Caire lors d’un sommet arabe sur le degré de socialisation et la place de la femme dans l’Arabie saoudite de l’émir Abdallah ben Abdelaziz al-Saoud, qualifiant le régime de moyenâgeux pour ses méthodes répressives et rétrogrades en ce qui concerne les droits de l’Homme (et surtout de la femme). Le roi de Suède avait alors été tenu de faire le grand écart pour recoller les morceaux. Après l’expérimentation Wallström, la politique « féministe » de la diplomatie suédoise avait été mise en veilleuse, elle est donc désormais caduque avec le cabinet Tobias Billström.
Autres particularités de ce gouvernement croupion dirigé par une coalition de conservateurs, libéraux et chrétiens-démocrates cornaquée en sous-main par des nationaux populistes et anti-immigration, la non-tenue des promesses de campagne liées à l’aide aux énergies. « Nous baisserons de dix couronnes, le prix du carburant ! », lançait alors la droite. La ministre des Finances propose désormais une baisse de 14 öre ! Le compte n’y est pas… et tout à l’avenant ! Si gouverner, c’est prévoir, il va falloir chercher l’erreur !
Côté adhésion à l’OTAN, la visite officielle du nouveau Premier ministre suédois en Türkyie n’a pas donné grand-chose. Les gages donnés par la Suède ne satisfont pas le derviche turc. Le royaume scandinave n’en fait pas assez contre les « terroristes » kurdes, turcs et pro Gülen qui bénéficient de l’exil dans le pays. Le gouvernement Kristersson devra revoir sa copie qui sera de nouveau épluchée fin novembre-début décembre. Jusqu’où iront l’allégeance et les génuflexions suédoises ? Elles sont apparemment en bonne voie vu que le Riksdag a voté un amendement à sa constitution pour durcir ses lois antiterroristes. À partir de janvier 2023, la liberté d’association de groupes engagés dans le terrorisme sera grandement restreinte. Les gouvernements précédents, dont celui de Mme Andersson (social-démocrate), avait déjà adopté une stratégie de lutte contre le terrorisme. Cet ajout va renforcer la législation suédoise et, c’est le but, amadouer autant que faire se peut le sultan turc de manière à ce qu’il lève son veto à l’adhésion de la Suède à l’OTAN.
On imagine l’inquiétude des Kurdes et des Turcs vivant en Suède ! La clandestinité a de l’avenir dans le royaume.