La Suède a-t-elle eu raison de reconnaître l’État de Palestine le 30 octobre dernier ? Il n’était que grand temps, affirme sa ministre des Affaires étrangères, Margot Wallström, qui a pris ses fonctions il y a moins d’un mois. Rien de moins sûr que cela avancent des experts en droit international. Cette décision fait en tout cas débat dans le royaume. Pourquoi la Suède devient ainsi le 135e état à reconnaître un État palestinien ? Pour que Palestiniens et Israéliens puissent vivre en paix côte-à-côte, dit la ministre, dans les frontières d’avant la guerre des six jours, en 1967. Les conditions de la reconnaissance sont réunies, poursuit Margot Wallström, il existe une population, un gouvernement (le Hamas ne veut pas entendre parler de l’Autorité palestinienne !) et un territoire (en partie occupé et donc aux frontières floues !). Ce sont sur ces points que les juristes n’entérinent pas le processus de reconnaissance, mais comme on sait, le droit international a souvent des règles à géométrie variable dictées par la politique !
En reconnaissant par décret l’État souverain de Palestine, la Suède, nain diplomatique, espère ainsi se retailler un costard dans un domaine réservé aux grandes nations. Cela aura-t-il une incidence sur le reste des nations européennes pour une accélération du processus de reconnaissance ? Peu probable, même si la Suède est le premier pays européen à reconnaître l’État palestinien en étant membre de l’Union européenne. En attendant, Israël a rappelé son ambassadeur en Suède pour consultations, comme il est d’usage en diplomatie et le ministre israélien des Affaires étrangères s’est bien foutu de la poire des Suédois en leur glissant que les relations au Moyen-Orient étaient plus compliquées que le montage d’un meuble IKEA ! On pourrait ajouter que ce n’est pas le montage qui est le plus ardu, c’est le démontage. C’est là où l’on s’aperçoit que ce n’est pas réutilisable ! À l’image de cette partie du Moyen-Orient dont la Suède vient d’en reconnaître le montage sans clé à six pans !