Ça-y-est ! Les Suédois sont de nouveau gouvernés… à gauche. Le maquignonnage a fonctionné entre les Sociaux-démocrates et les Verts. Un gouvernement hautement hétéroclite en est né. La parité est respectée, 12 hommes, 12 femmes. 8 des 24 ministres ont gagné plus de un million de couronnes suédoises en 2013, Stefan Löfven, le nouveau Premier ministre, n’est pas allé chercher les plus indigents. Ancien soudeur dans une usine d’armements et ex secrétaire général de la puissante fédération syndicale de la sidérurgie, Stefan Löfven a très tôt compris que le pouvoir se conquiert par les tractations et la négociation plutôt que par des soudures réussies ! Il a réussi à former un gouvernement, reste à faire approuver son budget.
Parmi les heureux élus quelque peu controversés.
Mehmet Kaplan, ministre du Logement et du Développement de la ville, est un vert dans tous les sens du terme, couleur traditionnelle de l’écologie et de l’islam. Il aurait mieux fait de tourner sept fois sa langue dans sa bouche avant de lancer il y a peu à propos de jeunes suédois se rendant en Lybie pour rejoindre les djihadistes : « C’est un peu à l’image de ces volontaires suédois qui se rendaient en Finlande durant la guerre d’Hiver pour se battre contre les Soviétiques ! » Aïe ! Il faut qu’il révise l’histoire du pays qui l’a accueilli !
Ibrahim Baylan, ministre de l’Énergie, social-démocrate à la droite du mouvement de gauche, a déjà fait ses preuves de ministre dans une précédente législature (à l’Éducation). Il connaît donc bien les maroquins. On dit qu’il voulait être moine dans sa jeunesse ! Énergique comme destin.
Ardalan Shekarabi, ministre des Affaires civiles, né social-démocrate. Président durant quelques années des Jeunesses social-démocrate, il a été obligé de démissionner de son poste pour différentes malversations (il aurait notamment détourné de l’argent destiné à un projet d’intégration au profit de sa campagne de réélection dans le mouvement). Par surcroît, il ne sait pas remplir ses déclarations d’impôts. Il doit bien y avoir des spécialistes des procédures dans son désormais ministère !
Alice Bah Kuhnke, ministre de la Culture. Jeune femme qui était plus connue comme animatrice d’un programme télé pour enfants que pour ses connaissances culturelles. À noter qu’elle est devenue membre du parti des Verts, trois jours avant sa nomination au poste de ministre ! La culture, c’est instantané, comme de zapper les programmes à la télé.
Aida Hadzialic, ministre des Lycées (si, si !) et des Connaissances (sic). La benjamine du lot. 27 ans aux prunes ! Aux âmes bien nées, la valeur n’attend pas le nombre des années !
Margot Wallström, ministre des Affaires étrangères, est une experte en politique politicienne sociale-démocrate. On lui donnera de l’Excellence, ce qui quelque part ne doit pas lui déplaire. Ancienne député européen, commissaire européen, divers postes de ministres en Suède, représentant spécial du secrétaire général de l’ONU, madame Wallström a de l’entregent et une certaine expérience du pouvoir. Pourquoi ce retour en politique intérieure en Suède ? Et si le fait qu’elle n’ait pas eu le poste de directeur général pour l’IDEA (institut international pour la démocratie et l’assistance électorale… ouf !) y était pour quelque chose ? Les Affaires étrangères, c’est moins bien payé et surtout nettement moins pantouflard !
Le gouvernement Löfven, largement minoritaire, risque s’en voir pour faire adopter son budget. En effet, le parti des Démocrates de Suède (extrême-droite) a déjà annoncé la couleur : il ne le votera pas. Est-ce que le chef du gouvernement ira jusqu’à « négocier » avec les Centriste et les Libéraux qu’il traitait plus bas que terre durant la campagne électorale ? Bah ! En politique, mon bon…