Ça y est, les Suédois ont voté ! Résultat : tous les partis reculent ou piétinent, sauf les Démocrates de Suède, cette formation d’extrême-droite, populiste et xénophobe, qui double son score du mandat précédent. Avec ses 13 %, il devient le troisième parti de Suède s’adjugeant au passage un rôle d’arbitre qu’aucune des formations représentées au Riksdag, le Parlement suédois, ne veut lui laisser jouer. Les diaboliser n’a servi à rien, au contraire, moins ils l’ouvrent et plus ils grimpent dans les intentions de vote. La Suède découvre la droite extrême et, à l’instar de bien d’autres, elle est mal armée pour réagir.

Parmi les grands perdants de ce scrutin, les Modérés, qui avaient mené la coalition de centre-droit, l’Alliance, durant les deux mandats qu’elle a gouvernés. Conséquence de cette Bérézina, le Premier ministre Fredrik Reinfeldt a remis son tablier, tout comme il botte en touche eu égard à son poste de chef de file du parti. Exit donc les Modérés de la constellation du pouvoir (ils rassemblent tout de même 23 % des suffrages). Les autres petits partis (Centristes, Libéraux, Chrétiens démocrates) reculent, la Gauche, ex communistes, se maintient à quasiment 6 %. Les Sociaux-démocrates ne font pas mieux qu’en 2010 (31 %), mais ils acceptent de former un gouvernement qui sera minoritaire (avec les Verts avec qui ils ne s’entendent pas sur des questions comme l’Énergie ou la Défense !). F! (prononcez Fi) (Initiative féministe) attendra quatre de plus pour siéger au Parlement. Un éparpillement des voix qui n’annonce rien de bon pour la formation d’un nouveau gouvernement. Il est bien révolu le temps où les Sociaux-démocrates qui caracolaient à 45 % pouvaient se permettre d’imposer leur diktat aux autres partis pour obtenir une majorité. La Suède s’aligne sur le reste de l’Europe, le modèle s’ébrèche, l’exception a cessé d’être singulière.