Le cynisme suédois en matière de santé est abasourdissant ! Pour une société qui se veut égalitaire, son agissement dans ce domaine laisse pantois. Jugez-en ! L’arrivée récente sur le marché de médicaments extrêmement efficaces contre le VHC, virus de l’hépatite C, donnent un immense espoir aux malades atteints de ce terrible virus. Seul problème, le prix exorbitant du traitement (bien évidemment pas unique à la seule Suède) : autour de 66 000 euros. La Suède dénombre environ 50 000 patients porteurs de l’hépatite C [qui peut évoluer vers la cirrhose ou le cancer du foie]. Pour tous les soigner avec le nouveau protocole antiviral, il faudrait débourser grosso modo, en l’état, un peu plus de 3 milliards d’euros. Trop cher pour les autorités du royaume qui s’estime égalitariste en diable et socialement bien au-dessus de ce qui se fait dans ce bas monde. D’où l’introduction pragmatique d’inégalités… « Les plus malades auront droit aux antiviraux à action directe… », claironnent les responsables de la santé. Et les autres serait-on tenté de demander ? Quels sont les critères d’accès aux soins ? L’âge, la fonction, l’argent ? Ceux qui sentent le pâté continueront à ingurgiter de l’interféron aux effets secondaires redoutables et aux chances de réussite assez aléatoires. La sélection par le fric… la Suède s’aligne.